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Réchauffement climatique : «Quand les entreprises agiront-elles enfin pour l’environnement ?»

lundi 22 avril 2024

Article de presse publié le 22.04.2024 sur le site lefigaro.fr

 À l'occasion de la Journée mondiale de la Terre, ce 22 avril, une centaine d'entreprises se joignent à la société EcoTree pour inviter les organisations à s'engager au plus vite, et de manière extrêmement concrète, pour préserver notre environnement.

C'est le marronnier de l'année. Tous les ans, à l'occasion de la Journée mondiale de la Terre, revient la litanie des belles intentions. Il est vrai que la Terre est notre maison commune, que la vie est notre seul réel bien ici-bas et que nous devons préserver l'un et l'autre non seulement pour les générations futures mais aussi pour nous-mêmes. Mais peut-on se satisfaire d'une liste à la Prévert des belles déclarations faites à l'occasion de cette journée, des publications tous réseaux confondus d'organisations qui chantent les vertus d'un monde plus vert alors que rien ne semble changer ? Ou plus exactement que tout semble s'accélérer, mais dans le mauvais sens ? C'est comme si ce matraquage médiatique et éducatif avait fini par se transmuer en musique de fond que plus personne n'écoute et qui nous berce comme une comptine.

Les entreprises doivent prendre conscience de leurs dépendances et impacts…

Il faut pourtant que les choses changent. Mais ce mouvement ne se fera pas sans une action concertée des entreprises du monde entier, à commencer par celles des pays avancés, notamment françaises et européennes. D'abord parce qu'elles sont les plus à même de faire bouger les lignes, disposant d'une agilité que les États et les institutions publiques n'ont pas. Ensuite parce qu'elles font partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre et d'autres émanations néfastes pour la diversité du monde vivant. Enfin et surtout, parce que la protection des écosystèmes n'est pas autre chose que la protection des ressources qui sont directement ou indirectement utiles à leurs activités.

On l'oublie trop souvent, mais le monde des affaires et les écosystèmes sont étroitement liés et dépendants l'un de l'autre. Les activités économiques ont un impact considérable sur les écosystèmes par le biais de l'exploitation des ressources naturelles, par la pollution générée, leurs émissions, la conversion des terres et leur artificialisation. En même temps, les entreprises sont fortement dépendantes des écosystèmes pour la fourniture de matières premières, la régulation des écosystèmes, l'approvisionnement en eau, la résilience et l'adaptation au réchauffement climatique mais encore parce qu'ils sont source d'innovation. L'industrie des boissons, par exemple, dépend de la ressource en eau douce. Le secteur agroalimentaire dépend des capacités de la nature en matière de pollinisation, de protection contre les nuisibles et de contrôle de l'érosion. Les compagnies d'assurance bénéficient de la protection des zones littorales créée par les récifs de corail, tandis que le tourisme bénéficie de la valeur récréative de ce même écosystème. Parce que nombre de ces bénéfices sont obtenus gratuitement, les entreprises considèrent bien souvent les services rendus par les écosystèmes comme des acquis, jusqu'à ce qu'ils soient mis en péril ou disparaissent complètement.

55% du PIB mondial dépend de la nature (100% si on considère l'air et l'eau) et les aléas naturels l'affectent déjà significativement ; 42% des investissements monétaires mondiaux sont par ailleurs faits dans des entreprises qui sont fortement dépendantes de la richesse de la biodiversité. Les pays membres du Forum sur la Vulnérabilité Climatique (55 pays en développement) ont de leur côté calculé avoir perdu 20 % de leur revenu national au cours des deux dernières décennies en raison des impacts du réchauffement climatique.

…Et passer à l'action sans plus tarder

Si aucune entreprise ne peut se considérer pérenne dans un contexte d'effondrement de la biodiversité, la transition reste paradoxalement très lente, trop lente.

Dans cette drôle de guerre, nombreuses sont les organisations qui en sont, en réalité, toujours au bilan carbone. Comme si ce diagnostic, pourtant nécessaire, mis en place par la loi Grenelle II il y a plus de douze ans, pouvait servir de cache-sexe à l'ajournement et l'inertie, alors que notre maison commune est en feu. Aristote nous avait déjà prévenus : les avares thésaurisent avec l'illusion d'une vie éternelle, tandis que les prodigues dilapident, hantés par l'ombre imminente de la mort. Nous sommes les deux. D'un côté, nous puisons dans les trésors de la terre avec une frénésie insouciante ; de l'autre, nous ignorons délibérément la nécessité impérieuse de restaurer ces écosystèmes. Réalisons-nous que nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis, les entreprises les premières ?

Et est-ce un hasard si, dans son dernier rapport, la Cour des comptes souligne «l'importance du développement par la Banque de France d'un indicateur permettant de mesurer l'exposition des entreprises aux risques climatiques, dont les effets pourront à terme être structurants pour l'orientation des flux financiers» ?

En définitive, le paradigme du changement climatique bouleverse les modèles économiques traditionnels et suggère une vérité incontournable : si l'environnement va mal, l'économie suit inévitablement ce chemin. Les entreprises, désormais conscientes que la dégradation des écosystèmes menace directement leur survie, doivent se tourner vers la durabilité non pas seulement par éthique mais aussi par nécessité stratégique. Dans cette ère de défis écologiques, investir dans la nature n'est plus une option morale, mais un impératif économique. Et il est possible de le faire de bon gré, car investir dans la réduction de son empreinte environnementale, pour une entreprise, c'est augmenter son attractivité pour ses clients, pour ses salariés, pour ses parties prenantes – bref, c'est la meilleure façon d'assurer son développement et sa pérennité.

Signataires :

Acanthe, Accsys, Accurafy, Ace Credit Brest, Aequis Group, Aora bijoux, Aoste, Apsys, Arkéa Investment Services, A4t8, Atlantic Nature, Atyos, Avery France, Avisia, BS Strategy, Babilou, Baby Pouss', Banque Populaire du Sud, Bkg France, Blanc des Vosges, Brother France, Candide, Cognix Systems, Dekra, Ebikepro, Editions Quo Vadis, Enalia - Sèves, Epopée Gestion, Eternis Formation, Famae Impact, Federal Finance Gestion, Feronialab, Financière Fonds Privés, First Class Limousines Service, Ga3ra, Galaed, Gatewatcher, Germiflor, Great Place to Work, Green-Got, Greenny, Greenyellow, Groupe Cordier, Groupe Oceanic, Hands, Helios, Hitachi Astemo, Igus France, Imbretex, Ingérop, Iroise Isolation, Jcdagencement, Kermarrec Promotion, La\Pac, Leboncourtier, Le Relais de Laguiole, Les Constructeurs du Bois, Marcel, Marietton Developpement, Materiaux-naturels, Meca-Inox, Mediatech / Streamlike, Moreati, Myreport, Numbr, Onlyone for Business, Orange Bank, Osalia, Ouest Media / Micro Futur, Page Entreprises, Petit Forestier Group, Popsicube-astrum Cro, Prestia, Probat tout faire, Profog, Quilotoa, Raise, Saint Leger Voyages, Salesignals, Samibois, Savourer l'agence, Sb terroirs préservés, Sem Packaging, Seren Energy, Skills, Société des Hôtels Littéraires, Soin de soi, Suchet & Buttier, Super U Auray, Supertripper, Tb Vergers, Tenergie, Tri'n'collect, Twobevents, V2a, Virtuo Industrial Property, Weblib, Zeendoc.

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